
Vous jouez du piano seul ou vous reprenez le piano après une longue interruption et vous souhaitez déchiffrer un nouveau morceau ?
Avouez-le…
Vous ne trouvez pas que c’est décourageant, parfois ?
Ce scénario qui se répète sans fin.
Vous repérez un morceau qui vous plait.
Vous vous procurez la partition.
Vous commencez immédiatement à la déchiffrer très motivé(e).
Et…
Quelques jours plus tard parfois moins, vous déclarez forfait.
Bien sûr, j’ai omis de parler de toutes les heures que vous avez passées au piano à lire les notes, à indiquer leur nom sur la partition, à essayer de mémoriser les doigtés, les positions et à répéter, répéter, répéter encore.
Sans vrai résultat.
Vous vous sentez dépassé, découragé. Et vous commencez à penser que le piano, décidément, ce n’est pas pour vous. Trop difficile !
Autour de vous, on vous dit que c’est normal de souffrir. Qu’on a rien sans rien. Qu’il ne faut pas se décourager. Que le talent ne vient pas d’un coup de baguette magique.
Votre entourage n’a pas complètement tort.
La magie en musique n’existe pas.
Mais ce dont je suis sûre en tant que prof de piano, c’est qu’en changeant votre façon de déchiffrer seul un morceau, en suivant une méthode efficace, le talent viendra à vous !
Alors vous êtes prêt à changer de direction ?
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4 raisons de changer de direction

1) Vous gagnerez en efficacité
Imaginez…
Enfin, vous ne gaspillerez plus votre temps.
Vous ne ferez que des choses utiles à votre progression.
Vous serez donc moins fatigué et il vous restera de l’énergie pour vous lancer dans autre chose.
A la fin de la séance de travail, vous aurez le sentiment d’avoir avancé vers votre objectif final.
2) Vous serez plus concentré

En effet, avec une bonne méthodologie, le pianiste a tendance à moins se disperser.
Vous ne butinerez plus d’une partition à une autre à la recherche du morceau parfait.
Vous saurez où aller et ne ferez plus qu’une seule chose à la fois.
Vous n’aurez plus qu’un seul objectif : réussir à jouer votre morceau !
3) Vous aurez confiance en vous
En faisant quelques aménagements à votre façon d’aborder un nouveau morceau, vous allez vite constater que vous jouez de mieux en mieux.
Cela aura un impact sur votre façon d’envisager les autres défis qui se présentent à vous dans la vie.
4) Vos proches vous remercieront

Outre le fait, qu’ils percevront de moins en moins de fausses notes, ils ne vous entendront plus pester contre ce maudit piano et seront en mesure d’apprécier votre enthousiasme et votre bonne humeur.
Vous avez déjà fait le premier pas.
Laissez-moi vous guider pour les prochaines étapes à venir.
Etape n°1 Choisir LE BON MORCEAU

Cela peut vous paraître évident dit comme cela.
Bien sûr que je vais choisir le bon morceau, pensez-vous.
Alors assurez-vous qu’il réponde aux 4 critères de la Méthode CALC©
1) C comme Coup-de-coeur
C’est à mon avis indispensable.
On ne peut pas être motivé dans la durée par un morceau qui ne nous plait qu’à moitié.
Ce serait comme vous demander d’épouser quelqu’un que vous n’appréciez pas totalement 😉
Car ce morceau, vous allez passer un certain temps à le répéter.
Donc faites en sorte de vous inspirer, d’écouter des morceaux.
Vous trouverez en cliquant sur ce lien un site très bien fait indexant des pièces pour piano par niveau.
Il s’agit de musique classique car les partitions sont facilement accessibles gratuitement sur Internet,
Mais vous pouvez tout aussi bien choisir un morceau plus moderne, vous en trouverez des bien arrangés sur Noviscore.
2) A comme Accessible
Ce deuxième point aussi est primordial.
J’entends par “accessible”, un morceau de votre niveau ou un peu en dessous.
Un peu en dessous pour commencer, c’est très bien.
Cela vous permettra de le jouer parfaitement plus rapidement.
Vous pouvez être tenté de déchiffrer un morceau du grand répertoire mais attention essayez de voir ce que cache cette intention ?
Souvent on veut s’impressionner soi-même et par delà-même la galerie.
Mais est-ce vraiment nécessaire de vous imposer de tels efforts qui risquent de vous mener au découragement.
Surtout que si vous n’avez pas le niveau, vous arriverez peut-être à monter le morceau au prix d’efforts importants mais vous ne serez pas totalement satisfait de votre prestation.
En effet, si vous bataillez avec la technique, vous ne pourrez pas vous occuper de l’émotion.
Tout simplement, parce que si le pianiste ne se sent pas “confortable” dans son jeu, il n’est pas en capacité de faire ressortir toutes les nuances de son morceau.
3) L comme Lisible
Enlevez-moi tout de suite cette partition qui fait peur…

Et choisissez plutôt cette édition.

Je suis sûre que vous serez d’accord avec moi pour dire qu’elle paraît moins menaçante, moins compacte, plus simple donc plus facile à jouer.
Alors que c’est exactement le même extrait du deuxième mouvement Adagio de la sonate K332 de Mozart.
Sauf que dans la première édition, vous avez 7 systèmes sur la page comprenant chacun 3 mesures à 4 temps soit 2 pages au total.
Tandis que sur la deuxième édition, vous trouvez 5 systèmes et 2 mesures et le double de pages soit 4 pages au total.
Une partition se doit d’être agréable à lire, bien pensée, aérée, c’est-à-dire avec plus de blanc que de noir.
Autre détail qui fait la différence.
Une bonne édition pense à “la tournée de pages“.

Par conséquent, elle fait en sorte que le musicien puisse tourner la page au moment le plus adéquat, celui qui dérangera le moins son jeu. Par exemple, comme ici au moment où la main gauche ne joue pas et peut donc aisément tourner la page.
4) C comme Court
Les deux risques majeurs au piano sont l’abandon (le fameux, c’est trop dur !) et l’ennui (c’est trop long, j’en vois pas la fin !).
Donc en choisissant un morceau court (maximum 3 ou 4 pages), vous courrez moins de risques de sombrer dans l’ennui !
Et vous aurez l’immense satisfaction de le mener à terme et de le maîtriser sur le bout des doigts.
Maintenant que vous avez fait le bon choix de morceau, il est temps de commencer à le déchiffrer
Etape n° 2 : BALISER LA PARTITION

Cela vous ait peut-être déjà arrivé ?
Un soir vous vous rendez pour la première fois chez quelqu’un.

Manque de chance, vous vous rendez compte au moment de partir que votre téléphone portable n’a plus de batteries et que vous allez devoir faire sans votre application GPS habituelle.
En plus, il fait déjà nuit. Ce n’est vraiment pas votre jour de chance.
Au secours, vous dites-vous ! Je suis perdu, me voilà revenu au 20ème siècle !!
Non, vous ne vous dites pas cela.
Vous trouvez un plan de l’endroit où vous souhaitez vous rendre et vous balisez l’itinéraire. C’est-à-dire concrètement que vous identifiez l’itinéraire et prenez des notes sur les directions à prendre pour arriver sans embûches.
Au piano, il faut faire pareil.
Il y a certaines choses à vérifier avant de commencer à déchiffrer un nouveau morceau qui vont vous faire gagner un temps précieux.
Ce sont des réflexes à avoir un peu comme lorsque vous montez au volant d’une voiture (siège, rétroviseurs, ceinture).
1) Cherchez les clés
Clé de sol ? Clé de fa ?
C’est important de le savoir pour placer les mains à la bonne hauteur sur le clavier par rapport au do du milieu. (Le fameux M. Moustache)

2) Vérifiez l’armure
Non, après un retour au 20ème siècle, nous n’allons pas revenir au Moyen-Age au temps de la chevalerie…
L’armure, ce sont les dièses (#) ou bémols (b) présents à la clé.
Ils sont là pour vous indiquer en quelle tonalité est écrite la partition et donc quelles notes dans le morceau seront toujours à jouer avec un # ou un b.
Petite astuce :
Apprenez par cœur l’ordre des dièses : Fa, Do, Sol, Ré, La, Mi, Si
Et l’ordre des bémols (inversé/aux #) : Si, Mi, La, Ré, Sol, Do, Fa
3) Assurez-vous du chiffrage
Le chiffrage de la mesure est représenté par la fraction que vous trouvez à droite de la clé.
Un rapide coup d’œil vers le chiffrage vous permet de savoir instantanément quels sont les temps forts et les temps faibles et vous donnera une idée du caractère du morceau.
La Valse n’est plus trop à la mode, mais comme toute danse qui tourne, elle doit comporter 3 temps avec appui sur le premier temps.
En règle générale, tous les premiers temps sont forts.
Dans une mesure à 2 temps, vous aurez le 1er temps fort et le 2ème temps faible
Dans une mesure à 3 temps, le premier temps est fort et les 2 suivants sont faibles (valse, danse)
Dans une mesure à 4 temps, le premier et le troisième temps sont forts les deuxième et quatrième sont faibles
En ternaire, il y a un appui sur chaque noire pointée.
4) Repérez les imitations
Non, rassurez-vous ! 😉
En musique, il n’y a pas de fausses œuvres qui circulent comme en peinture.
Une imitation, c’est quelque chose qui se répète tout le long du morceau.
Cela peut être un motif musical comme vous pouvez voir ci-dessous (toujours l’Adagio de Mozart) avec une basse d’Alberti qui se joue toujours avec les mêmes doigts en alternance [5, 1, 3 (ou 2], 1].

Prenez quelques instants…
Dans l’extrait ci-dessous, essayez de trouver les 3 choses qui pourrait vous aider à déchiffrer ce morceau facilement.

Vous avez trouvé ?
Voici la solution :
- suıɐɯ xnǝp sǝp ǝɔuɐuɹǝʇןɐ,ן ɹns ǝǝsɐq ʇsǝ nɐǝɔɹoɯ np ǝɹnʇıɹɔǝ,˥
- sʇuɐʌıns sǝɯǝʇsʎs xnǝp sǝן ǝɹnǝıɹǝɟuı ǝʌɐʇɔo,ן ɐ ǝʇınpoɹdǝɹ ʇsǝ sǝɯǝʇsʎs sɹǝıɯǝɹd xnǝp sǝp ɐɟ ǝp ǝןɔ uǝ ǝıpoןǝɯ ɐ˥
- ǝʇıoɹp uıɐɯ sʇɔuıʇsıp spɹoɔɔɐ sıoɹʇ ǝnb ɐ ʎ,u ןI
Ah zut ! 😉
Le texte s’est écrit à l’envers. Vous n’avez pas de chance !
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Inutile d’en faire plus à cette étape.
Certains professeurs vous conseilleront
– de déterminer la tonalité du morceau
– de vous exercer à jouer les gammes et arpèges référentes pour vous plonger plus en profondeur dans l’harmonie du morceau.
– de faire une analyse harmonique complète (avec le chiffrage des accords) de votre morceau afin de savoir exactement comment il est construit.
Ce sont des conseils judicieux mais à réserver peut-être pour plus tard si vous avez vraiment du mal à vous habituer à l’armure du morceau.
En outre, si vous êtes débutant, essayer d’intégrer de nouvelles connaissances en plus du déchiffrage d’un nouveau morceau ne va vraiment pas vous rendre les choses plus facile, au contraire !
Voilà, maintenant, si vous avez suivi ces deux étapes, vous êtes fin prêt pour passer à l’étape du déchiffrage.
Pour l’instant, c’était plutôt facile, vous êtes d’accord. 😉
Etape 3 : DÉCHIFFRER LE MORCEAU MAINS SÉPARÉES

Déchiffrer est un terme que je n’ai jamais aimé.
Je trouve qu’il sonne très dur. Certainement parce qu’il contient le mot chiffre.
J’avoue, j’ai toujours été nulle en maths.
Ce que l’on oublie souvent de dire aux élèves, c’est que le déchiffrage, normalement, ce n’est que le temps de la première fois.
L’instant T où le pianiste découvre un morceau.
Or chez certains, cette étape dure très, très, très, très, très, très, très longtemps…
Pourtant dans la vie courante aussi, vous pouvez être amené à déchiffrer certaines choses très rapidement.
Par exemple, un jour votre patron vous donne le code pour ouvrir le coffre-fort de l’entreprise en son absence.

Le problème, c’est que votre patron écrit très très mal et vous n’arrivez pas à lire ce qu’il a écrit sur le bout de papier. Or, vous avez besoin d’ouvrir le coffre maintenant pour récupérer de toute urgence des documents confidentiels.
Imaginez, vous n’allez pas abandonner au bout de 20 minutes sous prétexte qu’il est impossible à déchiffrer. Et que vous en avez marre !
Je vous rappelle que votre employeur compte sur vous !
Non, vous allez vous y prendre autrement.
Vous allez vous calmer, respirer un bon coup et recommencer à entrer les chiffres en essayant plusieurs hypothèses pour les chiffres manquants.
Jusqu’à ce que vous ayez déchiffré le code et que le coffre-fort s’ouvre.
OUF !!
Là plus besoin de déchiffrer les pattes de mouches de votre patron, vous le lisez ce fameux code et bientôt peut-être le saurez-vous par cœur. 🙂
Donc le déchiffrage au piano consiste à se faire une première idée de la façon dont les notes sont agencées et comment la main va se placer pour les faire sonner.
A ce stade, vous allez donc pouvoir évaluer les difficultés qui vont se présenter à vous.
Je vous conseille vivement de vous lancer main droite seule
I ) Le déchiffrage de la main droite
Pourquoi la main droite ?
Simplement parce-que c’est elle qui généralement joue la mélodie et donc qui chante.
1) Juste la première phrase
Déchiffrez à votre rythme la première phrase et limitez-vous à celle-ci dans un premier temps jusqu’à ce qu’elle vous paraisse claire et que vous l’entendiez…
Claire, cela signifie que vous avez supprimé les zones d’ombre.
Vous savez d’où vous partez et où vous allez. Vous avez enregistré le passage de pouce ici, les doigtés là. Les appuis sur les temps forts sont à leur place.
Il est important que vous entendiez cette première phrase, que vous la fassiez sonner. Rappelez-vous de l’histoire du déchiffrage.
Lorsque vous l’entendez, cela signifie justement que vous êtes en train de dépasser le stade du déchiffrage (pour ce qui concerne la main droite).
A ce moment là, la musique coule sans efforts et les doigts se placent tout seuls sans tension.
Alors vous pouvez passer à la phrase suivante.
2) les 3 difficultés à faire disparaître

– La lecture des notes, c’est LE gros souci qui souvent ralentit la progression du jeu.
La solution évidemment, c’est de lire les notes avant de les jouer afin de vous les approprier.
Comme nous avons vu lors de l’étape 2, vous allez rencontrer des éléments répétés, des symétries. Essayez d’envisager la partition comme un dessin avec des formes et activez votre mémoire en faisant des rapprochements entre les notes.
– Le placement des doigts.
Normalement si vous avez choisi une bonne édition doigtée, le placement des doigts va se faire naturellement car les transitions délicates (passage du pouce, extensions, substitution de doigtés) seront indiquées.
Rappelez-vous qu’un bon doigté est celui qui est naturel.
– Le rythme
Les élèves disent souvent que ce n’est pas un problème pour eux.
Qu’ils régleront ce problème par la suite, qu’ils ne peuvent pas penser à tout : aux notes + aux doigts + au rythme.
Je comprends très bien ce point de vue mais je sais d’expérience qu’il n’est pas bon de dissocier la mélodie et le rythme.
En effet, ils forment un tout en musique.
Personne ne va reconnaître une mélodie sans son rythme car elle sera déstructurée.
Lorsque vous jouez en ne respectant pas le rythme, c’est ce que vous infligez à vos oreilles.
D’ailleurs, j’ai remarqué que les élèves qui ont le sens du rythme fonctionnent beaucoup “à l’oreille”, à l’écoute.
La meilleure façon de procéder pour réussir à jouer en rythme un morceau est d’écouter plusieurs fois des enregistrements audio de qualité et de compter les temps à haute voix.
Une fois que vous aurez réussi à jouer la main droite à une bonne vitesse et à l’entendre, vous aurez bien mérité une petite pause !
Vous pourrez ensuite passer à l’étude de la main gauche.
II ) le déchiffrage de la main gauche
La main gauche joue un rôle important au piano.
C’est elle qui soutient la mélodie, lui donne une structure harmonique et rythmique.
C’est un peu l’écrin dans lequel se trouve magnifié le bijou.

Il ne faut donc pas prendre cette étape à la légère, car on aime rarement déchiffrer la main gauche.
En effet, on la sent souvent mal à l’aise, gauche et solitaire sans la main droite.
Et pourtant…
S’il y a bien une main qui doit être solide, c’est la main gauche !
Il faudrait réussir à la jouer les yeux fermés.
Car autant la main droite peut jouer parfois les équilibristes et s’en sortir en oubliant quelques notes au passage sans que ce soit forcément dommageable à l’écoute.
Autant la basse donc la main gauche, on l’attend fidèle car sur elle repose l’harmonie et la mesure.
Un # oublié, un temps raccourci par la main gauche et c’est la main droite qui dérape.
Donc, il faut vraiment mettre l’accent sur l’étude de la main gauche et réussir à développer des automatismes.
Pour cela, vous devez l’amadouer, la considérer comme une amie qui vous soutient et non pas comme une ennemie qui n’est là que pour vous gâcher la vie.
La main gauche, c’est la structure du morceau, ce sur quoi il repose, ce qui va lui permettre d’avancer.
C’est un peu la pulsation du morceau, c’est la vie…
C’est bon, j’arrête… Car je pourrais vous en parler pendant des heures et mon article se transformerait alors en “Ode à la main gauche” 😉
Donc si j’ai bien deux conseils à vous donner :
- travaillez la main gauche deux fois plus que la main droite
- soyez capable de la jouer seule en faisant autre chose (lire, parler, chanter la main droite) comme dans l’Ostinato
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Etape 4 IL EST TEMPS DE PASSER MAINS ENSEMBLE

Il ne faut pas trop tarder à mettre mains ensemble.
Dès que vous maîtriser votre morceau techniquement mains séparées, lancez-vous !
C’est le moment le plus intéressant !
Car là, nous allons rentrer dans le vif du sujet.
Vous allez pouvoir vous rendre compte
– si le travail précédent a été bien mené
– si certaines choses sont à revoir en particulier
Je ne vais pas vous donner ici de procédure précise car tout dépend de votre niveau et du morceau que vous étudiez.
Cependant quelques conseils s’imposent.
1) Prenez soin de votre cerveau
Même si ce n’est pas dans votre nature,
même si vous ne reconnaissez plus la musique,
même si vous n’avez pas de temps à perdre,
JOUER LENTEMENT.
Votre cerveau vous remerciera.
Avez-vous déjà tenté de démarrer un nouveau projet dans votre vie à toute vitesse ?

Par exemple, courir un marathon.
Moi, personnellement je m’en sens incapable mais si je devais le faire, je pense que je planifierais sur plusieurs mois une préparation sportive progressive et je ne commencerais pas tout de suite en courant 42 km.
Pourquoi ?
Simplement, parce que c’est impossible de réussir un tel exploit sans un minimum de préparation ET parce que je tiens à mon confort !!!
Imaginez, moi qui ne court jamais, décider du jour au lendemain de réaliser un tel exploit. Mon corps a besoin d’engranger plusieurs mini-exploits avant que je ne lui fasse confiance sur la durée !
C’est la même chose au piano.
Vos doigts ont tous les muscles nécessaires pour réussir mais ce morceau est nouveau et votre cerveau, si vous lui donnez les informations à toute vitesse, ne va pas suivre. Car au piano aussi, tout repose sur la préparation physique et mentale.
Il faut vous sentir en confort dans le morceau pour que votre cerveau assimile cette action comme facile et naturelle.
2) Ne vous laissez pas surprendre
La surprise au piano, c'est tout le contraire d'un cadeauClick to TweetCar lorsqu’on est surpris à un moment de son jeu, c’est par manque de préparation. Et c’est très néfaste à la souplesse et à la sensation de facilité qu’il faut avoir pour bien jouer du piano.
Donc la première chose à faire, lorsque vous démarrez votre morceau mains ensemble, c’est de préparer tous les doigts qui vont jouer dans la première mesure.
Posez-les à l’avance sur un maximum de touches et vous allez voir, la vie sera plus belle, ce sera plus facile !
Au piano ne pas se laisser surprendre, c’est choisir d’anticiper.
3) Gagnez en sérénité
J’en ai déjà parlé dans le blog, les pensées négatives sont néfastes au bon conditionnement du cerveau.
Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les neurosciences.
Tout ce qui se passe dans notre cerveau au niveau imaginaire est enregistré de la même façon qu’un acte réel.
Faites le test par vous-même.
Posez tranquillement votre main droite sur votre genou et imaginez-vous faire un trille avec les 2ème et 3ème doigts.
Pour rappel : un trille est un petit battement alternatif et rapide de deux doigts.
Visualisez-vous en train d’exécuter ce trille mais surtout ne bougez pas les doigts, restez bien décontracté.
→ Que ressentez-vous ?
Dites-moi en commentaires, si vous avez ressenti quelque chose.
4) Soyez détendu
Essayez la prochaine fois que vous êtes en colère ou juste énervé d’écrire un mot sur une feuille de papier.
Je l’ai fait pour vous.


Une fois calmé, observez ce que vous avez écrit. Normalement, votre écriture aura subit les conséquences de votre mouvement d’humeur. Elle sera désordonnée, acérée, illisible.
Chez moi, cela se traduit par une écriture plus grande (à la hauteur de mon énervement ?) et filiforme.
Car l’écriture, tout comme le piano, fait appel à la motricité fine et plus on est tendu, moins on peut faire de gestes précis.
Donc vous comprenez l’intérêt au piano de jouer détendu.
Car les muscles ne sont pas tendus que sous l’effet de la colère, ils peuvent l’être tout simplement à cause du stress.
Celui-ci peut être généré par la situation en elle-même. Vous n’arrivez pas à jouer, le bruit autour de vous gêne. Ou tout simplement, vous êtes fatigué.
Mieux vaut vous arrêter de jouer, plutôt que jouer dans de mauvaises conditions.
Paradoxalement plus on joue avec détente au piano, plus on se sent calme.
Bien sûr cette détente ne s’acquiert pas du jour au lendemain.
Mais essayez d’amener votre conscience sur les zones de votre corps ou de vos mains qui sont tendus pour les relâcher.
C’est un exercice qui est préconisé avant de commencer tout travail au piano.
5) Voyez grand petit
Limitez volontairement l’ampleur de la tâche.
Afin qu’elle soit réalisable sans efforts.
Au lieu de vous dire, je vais mettre mains ensemble toute la première page, limitez vous à la première phrase ou même à la première mesure.
Et travailler la à fond ! C’est-à-dire en répétant autant de fois que nécessaire jusqu’à la perfection.
Vous pouvez aussi décider de vous attaquer aux passages les plus difficiles pour vous en débarrasser une bonne fois pour toutes.
Etape 5 Se faire plaisir
Souvent on abandonne le déchiffrage d’un nouveau morceau car on oublie de se faire plaisir et on s’ennuie.
1) Célébrer toutes vos victoires
Vous pouvez considérer qu’un passage est su, dès lors que vous avez réussi à le répéter au moins 5 fois de suite sans erreur.
Pourquoi ne pas tenir un journal de vos progrès ?
2) Donnez vous des objectifs
- Je ne lâcherai pas tant que je n’aurai pas vaincu cette difficulté.
- Je travaille au moins 30 minutes par jour.
- Je saurai jouer ce morceau pour l’anniversaire d’Agathe
3) Mesurez tous vos progrès
- Ce passage qu’hier, je n’arrivais pas à passer. Aujourd’hui, c’est bon !
- Ce confort de jeu qui s’installe de jour en jour…
- Je joue bien plus vite qu’avant !
3) Ecoutez-vous
- Enregistrez-vous. Il vous sera bien plus facile de vous entendre avec une oreille critique.
- Filmez-vous d’une semaine sur l’autre pour mesurer vos progrès.
Les étapes suivantes pourraient concerner les nuances, la recherche de vélocité et la mémorisation.
Je ne les aborderai pas ici car elles ne font pas partie du déchiffrage proprement dit qui est, je vous le rappelle, la première découverte du morceau (lecture des notes, placement des doigts et rythme).
Voilà, vous avez un petit grand aperçu de tout ce que vous pouvez entreprendre pour déchiffrer seul un morceau.
Le sujet est tellement vaste qu’il est impossible de tout dire dans un article.
Je vous invite à aller voir la vidéo-tuto de l’Ostinato dans laquelle, je mets en pratique tous ces conseils.
En tout cas, je suis sûre que si vous déchiffrez votre nouveau morceau en suivant ma méthode, vous verrez les résultats très vite.
Il ne vous reste plus qu’à démarrer la première étape.
Pensez à tester l’expérience de l’étape 4 et dites-moi quel a été votre ressenti ?
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Bien sûr c’est très intéressant…mais ce n’est peut être pas si évident que cela pour un
adulte quasiment débutant !
Merci pour votre commentaire.
Je comprends que vous considériez que cela n’est pas si évident pour vous, surtout si vous êtes quasi débutante. Peut-être y a t il des notions à éclaircir en matière de solfège…
J’estime toutefois qu’il n’est jamais trop tôt pour adopter de bonnes habitudes de déchiffrage.
Ces 5 étapes sont conseillées à tous les niveaux d’apprentissage.
Je les utilise tous les jours avec mes élèves dès la première année.
Merci Claudine vos conseils me réconfortent, j’en appliquais quelques uns mais me disant que peut être ce n’était pas “conventionnel ” et d’autres que j’ai commencé à appliquer: travailler très très lentement entre autres.
Et vous savez quoi ?? toujours grâce à votre méthode je connais mieux la clé de fa que la clé de sol (les notes du haut surtout !! un comble ) je débute ma deuxième année et je suis assez contente de moi … mais j’ai un immense regret, ne pas avoir commencé plus tôt.
Je prends des cours avec une professeur, absolument indispensable pour progresser et vous avez raison le cerveau se met à fabriquer des connections c’est incroyable.
Encore un grand merci pour vos conseils.
Bonsoir Martine,
Merci pour votre commentaire qui me touche beaucoup.
Commencer à jouer très très lentement est le meilleur conseil à donner à un débutant au piano.
Mais paradoxalement le plus compliqué à réaliser car il faut accepter de ne pas entendre la mélodie.
Si vous avez adopté cette habitude, bravo à vous !
Sinon, comme vous le dites si bien, prendre des cours de piano avec un professeur avec qui on se sent en confiance reste la meilleure option pour progresser.
Et faites comme Jean Jaurès qui disait :
“Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir.”
A bientôt !
Merci Claudine pour cette page si intéressante. Pour ma part, j’ai passé toute une année (une fois par semaine) à déchiffrer les morceaux de la Méthode rose. Je trouvais qu’ils étaient bien pour ça car courts, et j’ai beaucoup apprécié le jeu de la main gauche qu’il y a dans cette méthode, plus riche que dans la méthode d’Astié. Avec le site Solfego pour s’entraîner à la lecture de notes, ça vient finalement assez vite. Et après on se force à jouer sans regarder le clavier, ça aussi ça vient avec la pratique. Les fausses notes sont toujours divertissantes, je suppose que ça doit faire rire les enfants dans les classes de musique (sauf s’ils ont des profs qui les terrorisent…).
Je n’ai pas essayé d’écrire en état d’énervement, je sais déjà que je tremble comme un vieillard atteint de Parkinson quand je suis énervé, inutile de vérifier.
Le plus dur dans le déchiffrage, je trouve, c’est de saisir la mélodie d’un morceau qu’on ne connaît pas. Question de rythme, probablement, jouer comme il faut les croches et tout ça. Gros problème.
Moi j’entame ma troisième année d’autodidacte complet. J’espère acheter un P45 prochainement, je pourrai jouer plus souvent.
Merci Jean-Yves pour votre témoignage.
La Méthode Rose a toujours autant de succès de nos jours et de plus en plus auprès des personnes qui débutent le piano seules. C’est vrai qu’elle est très progressive et comme les morceaux sont courts et accessibles, on apprend vite.
De plus avec les basses d’Alberti main gauche, on devient un pro de l’indépendance des mains.
Ce que je lui reproche c’est son manque de diversité et son approche systématique par position sur 5 doigts qui rendent difficiles par la suite la lecture de notes et le déchiffrage de partitions plus élaborées.
Mais bon, moi aussi, j’ai commencé avec la Méthode Rose et j’ai de très bons souvenirs de cette période.
Le déchiffrage, c’est un peu comme lorsqu’on lit un texte à voix haute, il faut lui donner du sens. Si vous ne comprenez pas ce que vous lisez, ça s’entend.
Au piano, c’est pareil et on finit par entendre la mélodie en jouant en rythme, avec les bons appuis et avec un mouvement plus rapide.
Je suis sûre que vous allez progresser encore davantage avec votre piano !
Le jeu des 5 étapes est complet et très utile. Cela nous aide grandement à nous aiguiller et à suivre le cheminement positif dans l’apprentissage d’un morceau choisi.
Pour ce qui du test à l’étape 4 , la trille, cela m’a rendu nerveuse et qu’elle que peut exaspéré. … je n’ai pas aimé.
Merci de tout coeur de votre patience et présence .
Louise
Merci Louise pour votre commentaire.
Je suis contente d’apprendre que cet article vous est utile.
Merci aussi pour votre expérimentation du test 4 du trille et votre témoignage.
Normalement, on doit avoir des sensations physiques mais pas celles que vous décrivez 🙂
Peut-être est-ce le fait que le test soit pratiqué seule devant votre ordinateur… C’est vrai que ce n’est pas très drôle !
En tout cas, merci. Vous êtes la première à me donner un retour sur ce test.
Je vais attendre d’avoir quelques autres réponses et je vous donnerai la solution.
A bientôt Louise !
Bonjour Louise,
Je viens de vous envoyer la réponse au test par mail.
Bonne journée !
Bonsoir,
et merci pour vos conseils.
Je suis débutant adulte et je vais prendre soins de mettre en œuvre vos conseils.
Bonne continuation dans la réalisation de vos fiches explicatives pour aider toutes personnes.
Fa (Comme la note ! )
Bonjour M. Fa
Merci pour votre petit mot ici.
Si vous suivez bien les conseils que je donne dans cet article, vous allez gagner en temps et en efficacité, c’est certain !
Bon piano et à bientôt !
Pour le trille main posée sur le genou, de petits picotements, les doigts finissent par bouger légèrement, en fait il est très difficile d’imaginer le mouvement sans le réaliser…
Merci d’avoir fait le test de l’étape 4 !
Si vous avez ressenti des picotements, c’est que vous avez bien exécuté le test.
En effet, dès que l’on pense fort à quelque chose, il a été prouvé scientifiquement que les zones du cerveau qui s’activent sont les mêmes que si l’on exécutait de façon réelle l’action envisagée.
Ainsi, les picotements que vous avez ressentis démontrent que vous avez parfaitement visualisé l’exécution du trille.
En effet les picotements correspondent à la micro-stimulation musculaire induite par les influx nerveux de votre cerveau. Donc pour votre cerveau, c’est comme si vous aviez fait pour de vrai ce trille.
D’ailleurs, si vous deviez le faire pour de vrai, pour votre cerveau, ce serait la deuxième fois et donc plus facile.
Je vous laisse imaginer la force de cette approche…
Bonjour c’est vraiment bien fait et j’ai appris énormément de choses.Merci de votre aide.
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
Je suis contente si cet article vous a donné quelques pistes…
Vous pouvez tenter le défi mystère si le cœur vous en dit…
Coucou Claudine
Je procède ainsi , je regarde ma partition tranquille sur mon canapé je la déchiffre ,ensuite au piano main droite et main gauche ,ensuite les deux je commence mesures par mesures ,exemple 4 mesures ou 8 ensuite des que je maitrise je fais les autres .Pour ma part pas de par coeur des partitions j y arrive pas ,peut etre prélude de bach les 8 mesures du débuts lol
Pas mal la méthode CALC ! Et pour le balisage, ma prof de piano avait l’habitude d’indiquer les nuances avec un crayon bleu et rouge, ça m’aidait bien au début. Et pour le fait de jouer lentement au début, j’avais reçu le très bon conseil de jouer 7 fois un petit passage juste de suite avant d’augmenter le tempo ; et comme ça, de toujours rester à une vitesse à laquelle on ne fait pas d’erreurs.